Vous entendez plus souvent parler de l’absentéisme que du présentéisme. Alors, le présentéisme, qu’est-ce que c’est exactement ? Il s’agit d’un salarié qui se rend sur son lieu de travail avec un problème de santé physique ou psychologique qui l’empêche d’être productif et impacte ses conditions de travail par nécessité parfois, mais pas que…
Dans cet article, je vous parle du présentéisme, une notion encore méconnue ou mal comprise, de ses effets, de ses conséquences et des remèdes efficaces pour y remédier !
Le présentéisme : une définition aux multiples facettes
Comme cela vous a été expliqué en introduction, le présentéisme n’est pas tout à fait l’opposition à l’absentéisme au travail. Que son incapacité à travailler soit due à des problèmes physiques ou mentaux ou motivationnels, cet état de fait, est insidieux et difficile à décrypter.
Le présentéisme comporte plusieurs facettes :
- Le présentéisme contemplatif (ou absentéisme moral), consiste à être présent au travail, mais à ne pas effectuer les activités confiées concrètement. Il peut être symptomatique d’une souffrance, d’un problème social profond, d’une démotivation, etc.
- Le présentéisme stratégique, est le fait de réaliser des longues journées à dessein, de montrer qu’on est bien là et d’être vu par ses collègues ou sa hiérarchie.
- Le surprésentéisme signifie que le salarié continue de travailler voire fait des heures supplémentaires, alors qu’il est fatigué ou malade. Il s’apparente à un sur-engagement chronique, motivé par diverses raisons : perfectionnisme, culture d’entreprise, charge de travail excessive, difficultés sociales (impossibilité de se reposer chez lui, etc.)…
Ce phénomène est de plus en plus courant. En 2019, 28 % d’arrêts maladie n’ont pas été pris, ou seulement partiellement. Ce chiffre bondit de 5 points par rapport à 2018 et de 9 points par rapport à 2016.
Quelles sont les causes et les conséquences du présentéisme ?

Les causes
Le présentéisme trouve sa source dans plusieurs causes. La première est bien souvent une charge de travail trop élevée pour l’employé. Cette charge de travail est souvent accompagnée de fortes contraintes en temps. Il en résulte un rythme de travail effréné qui met les employés sous une forte pression négative, ce qui nuit à leur épanouissement et leur productivité. L’autre facteur déclenchant est l’absence d’autonomie et le manque de latitude décisionnelle. De plus, le manque d’indépendance peut aussi conduire le salarié à se désintéresser de son travail et donc à pratiquer le présentéisme. Ce dernier peut être conscient de son attitude ou ses collègues peuvent le lui faire remarquer lorsque le travail en groupe est impacté.
Au regard du contexte actuel, certains employés se rendent au travail malade pour éviter d’avoir l’air moins dévoué à leur travail, d’encourir des mesures disciplinaires, voire de perdre leur emploi. Ce comportement démontre à quel point, la peur des représailles impacte le choix de rester chez soi pour se soigner. Un jour de congé ou plus semble également dire, » je vais devoir confier mes tâches à des collaborateurs », accumuler du retard dans mon activité professionnelle ou ne pas respecter les délais impartis.
Il y a une autre catégorie de salariés qui se présente au travail parce qu’elle « ne souhaite pas laisser tomber l’équipe ». Elles croient que personne d’autre ne pourrait effectuer leurs tâches respectives en leur absence. Dans ce même groupe, on retrouve des salariés qui ressentent de la crainte, pensant que l’entreprise souffrirait de leur absence.
Les conséquences
Le présentéisme pourrait être perçu comme une opportunité pour l’entreprise. En réalité, c’est tout autre chose. Celui-ci s’apparente à un surinvestissement dans le travail, et il ne rime pas toujours avec productivité et efficacité.
Les conséquences du présentéisme sont d’ailleurs comparables à celles de l’absentéisme :
• Pour le salarié, il s’agit d’une fatigue supplémentaire, d’un mal-être, d’une insatisfaction au travail, d’une démotivation, d’un désengagement, d’un changement de comportement, d’une augmentation du stress ; le tout entraînant une aggravation de la santé du salarié.
• Pour l’entreprise : une perte de productivité des collaborateurs, des échéances non respectées, un travail de moins bonne qualité, une dégradation de l’ambiance de travail, et du climat social, la détérioration de l’image de l’entreprise, et des coûts économiques parfois élevés pour pallier à ce défaut de productivité (par exemple faire appel à un prestataire en parallèle pour combler le travail non fait).
Le risque du présentéisme chronique, est de se transformer en absentéisme. C’est-à-dire en absences non planifiées des employés. Là encore, d’autres actions devront être mises en place, mais dans cet article, l’absentéisme ne sera donc pas traité.
Comment prévenir le présentéisme ?

Pour lutter contre le présentéisme, les entreprises doivent réorganiser leur mode de fonctionnement et favoriser le bien-être de leurs salariés. Comment ? En les incluant dans les prises de décisions, les débats et en améliorant leurs conditions de travail. Mais ce n’est pas tout…
Apprendre à connaître ses employés est la clé d’une bonne collaboration. Il est important de noter leurs changements de comportement, de s’informer auprès de ces derniers, face à des signaux alarmants (déterminés en amont), de prêter attention à la dégradation des relations interpersonnelles, de s’interroger et réagir face à une hausse des oublis et/ou erreurs, des changements d’humeur, etc.
Pour prévenir, au même titre que l’absentéisme, il existe des prestataires de services tels que les consultants ou chefs de projet en Santé et Qualité de Vie et Conditions de Travail, qui accompagnent les employeurs dans leur démarche de prévention au présentéisme en entreprise et d’amélioration de la qualité des conditions de travail. Une démarche responsable et efficace, qui contribue fortement à l’épanouissement des salariés, favorise l’écoute, redonne confiance et augmente la productivité de chacun.
Cependant, attention, même attentifs et vigilants, les dirigeants et les managers peuvent ne pas repérer les « présentéistes ». C’est pourquoi, les organismes l’INRS et l’ANACT informent régulièrement sur cette thématique dans l’objectif de permettre aux entreprises d’adopter une conduite pour prévenir les risques psychosociaux.
Enfin, il est essentiel de comprendre que travailler efficacement ne signifie pas rester tardivement sur son lieu de travail, et s’y rendre en étant malade sans pouvoir garder les yeux ouverts. Sachez que si, vos objectifs sont remplis et accomplis, vous n’avez aucune raison de culpabiliser et de rester tardivement à votre poste, de vous rendre au travail au point de mettre votre santé mentale ou physique en danger. Que vous soyez manager ou salarié-collaborateur, sortez-vous cette fausse bonne idée de votre pensée !
Allez ! Prenez soin de vous ou de vos salariés, facilitez la prise des congés, et prenez des congés si nécessaire, divertissez-vous dès que possible.
Optez pour un équilibre serein entre vie professionnelle et vie personnelle.
Nadine MARCELIN, Pilote des Changements positifs
Recevez mes informations pratiques et conseils pro pour vous sentir bien dans la conduite de vos projets de vie.
Un article tous les mois dans votre boîte pour vous aider et réussir.